Pérolles après la pluie

Après la pluie : le vent. Les affiches du boulevard se décollèrent et les candidats démocrates chrétiens dénouèrent leur cravate pour chanter sous la pluie les parapluies de Fribourg. La cloche du Christ-Roi : combien de coups ? En écho, toutes les églises de la ville. On sonne l’heure pendant dix minutes à Fribourg. Le temps flotte dans leLire la suite « Pérolles après la pluie »

Les dix-huit secondes de Sébastien

Nous avions abandonné Sébastien en équilibre sur un fil au dessus des têtes de Pérolles. Voici ce qui se passa dans sa tête pendant dix-huit secondes (sur une idée d’Antonin Artaud proposée par François Bon). Dans la tête, il n’y a pas de ponctuation. Il dénoue la cravate la corde au cou le fil estLire la suite « Les dix-huit secondes de Sébastien »

Retour à Sainte-Croix

Le banc rouge où j’avais cru écrire était toujours rouge. Le préau brinquebalait. On lui avait mis des serre-joints pour qu’il ne s’effondre pas. Personne pour s’y appuyer, pas même Lucien le matin clope au bec, taiseux, maigre et philosophe. La porte de l’école : fermée. Qu’avais-je écrit ce jour-là ? Je m’assis sur le banc rouge.Lire la suite « Retour à Sainte-Croix »

Têtes de Pérolles à leurs pieds

Dix ans plus tard, tout Pérolles est à leurs pieds. Il est fier de tenir à son bras une femme si belle et si cool. Elle est heureuse que ce ne soit pas seulement elle qu’on regarde comme une extraterrestre. Deux carrières brillantes, lui banquier, elle professeure d’université : ils tiennent les deux bouts du boulevard,Lire la suite « Têtes de Pérolles à leurs pieds »

Deux gamins

Deux gamins remontent la route de la Fonderie. C’est comme s’ils se trouvaient là pour la première fois. Ils bifurquent. Un œil rouge les observe. Elle dit : c’est beau, regarde. Il essaie de ne pas regarder qu’elle : qu’est-ce que c’est ? Elle pose son doigt sur sa bouche comme font les enfants quand ils pensent : c’estLire la suite « Deux gamins »

Fri-Son

Frisson garanti. Grand frisson. Dix ans qu’il est de toutes les soirées. Dix ans qu’il paraît qu’il s’éclate. Dix ans qu’il se frotte à toutes les peaux. Dix ans qu’il se laisse faire. Dix ans. Garantie expirée. Dix ans qu’il se tape les soirées Protoheavy Psychedelic Math-Kraut-Rock et les nuits Garage-Punk, Disco, Ethno House, DeepLire la suite « Fri-Son »

Visages

Des personnages, même écrits, ce sont des visages. Voici des esquisses de visages, inspirées de la première proposition de l’atelier d’écriture de François Bon, « vies, visages, situations, personnages ». Elle Née de ce mot : elle. Et de cette rime : belle. Se débrouiller ensuite pour lui coller un visage. ****** Un beau visage, est-ce que ce seraitLire la suite « Visages »

Elle sur le boulevard

Boulevard de Pérolles. Ça sonne pompeux. Broadway-Champs-Elysées-Pérolles, Fribourg se prend pour une vraie ville. J’aime flâner sur les grands boulevards. Pérolles : petit boulevard mais boulevard quand même. Fribourg by night, voilà Pérolles. Fribourg by day, voilà Pérolles. Pérolles, c’est la modernité qui effleure Fribourg, c’est la route qui l’emporte sur le fossé, c’est la finLire la suite « Elle sur le boulevard »

Grand vent sur Vignettaz

Avis de grand vent sur Vignettaz. Avis de tempête. Avis de décès. Est-ce qu’on meurt à la Vignettaz ? À peine : on décède, à la Vignettaz, on nous a quitté, à la limite on trépasse mais on ne meurt pas, à la Vignettaz, on meurt dans des quartiers plus vivants, on meurt sur Pérolles, on meurtLire la suite « Grand vent sur Vignettaz »

Nouer un nous

Nous. Nouer un nous à la Vignettaz, est-ce que c’est possible ? Nous, Caroline et Sébastien ? Nous, Melinda et Franco ? Nous qui ? Des maisons qui s’appelle Notre Chez nous. Des panneaux Attention au chien. Des haies. Nouer un nous, d’accord, mais un nous comment ? Un nous de lutte ? Un nous de Révolution ? Encore un panneau : JusteLire la suite « Nouer un nous »