L’arbre de Torry (2)

Tord hideux, ils ont tronçonné le tilleul de Torry, le tilleul tordu de Torry – c’est terrible – est mort, c’était un tilleul foudroyé, un vieux tilleul solitaire, un sage tilleul qui ne demandait qu’à vieillir en paix. On l’a remplacé par un tilleul enfant qui lui aussi sera remplacé puis remplacé et remplacé encore,Lire la suite « L’arbre de Torry (2) »

Pause Pérolles

Chers lectrices, chers lecteurs, il est temps de faire une pause, de nous asseoir sur le trottoir et de réfléchir un instant à tout ce fourbi (j’avais écrit fourbu et je le suis). Pérolles, dans mon esprit, ça part dans tous les sens alors que c’est censé aller tout droit ; Pérolles, ça réveille des souvenirsLire la suite « Pause Pérolles »

Les doigts de la ville

Vous êtes arrêté dans une de ces ruelles parallèles au boulevard. Rue de Locarno ? Peut-être. Peu importe. Vous tendez l’oreille. Ce son de clarinette, d’où sort-il ? De quelle fenêtre ? de quel appartement ? de quelle bouche appliquée ? de quelle fille solitaire ? Vous aimeriez sonner aux portes, mais la fille arrêterait de jouer et ce n’est pasLire la suite « Les doigts de la ville »

De l’autre côté de Fri-Son (variations sur une photo)

De l’autre côté de Fri-Son, en plein jour : Caroline et Sébastien supplantés. Un bloc a poussé, bloc aux fenêtres aléatoires, bloc qui vole plus d’espace au ciel qu’à la terre. La terre : invisible sous la ville. Le ciel : un bloc bleu entre les blocs beiges, rayé de fenêtres aléatoires, ville casse-ciel, reflet dans le vitrage,Lire la suite « De l’autre côté de Fri-Son (variations sur une photo) »

Deux gamins

Deux gamins remontent la route de la Fonderie. C’est comme s’ils se trouvaient là pour la première fois. Ils bifurquent. Un œil rouge les observe. Elle dit : c’est beau, regarde. Il essaie de ne pas regarder qu’elle : qu’est-ce que c’est ? Elle pose son doigt sur sa bouche comme font les enfants quand ils pensent : c’estLire la suite « Deux gamins »

Grand vent sur Vignettaz

Avis de grand vent sur Vignettaz. Avis de tempête. Avis de décès. Est-ce qu’on meurt à la Vignettaz ? À peine : on décède, à la Vignettaz, on nous a quitté, à la limite on trépasse mais on ne meurt pas, à la Vignettaz, on meurt dans des quartiers plus vivants, on meurt sur Pérolles, on meurtLire la suite « Grand vent sur Vignettaz »

Nouer un nous

Nous. Nouer un nous à la Vignettaz, est-ce que c’est possible ? Nous, Caroline et Sébastien ? Nous, Melinda et Franco ? Nous qui ? Des maisons qui s’appelle Notre Chez nous. Des panneaux Attention au chien. Des haies. Nouer un nous, d’accord, mais un nous comment ? Un nous de lutte ? Un nous de Révolution ? Encore un panneau : JusteLire la suite « Nouer un nous »

En leur for intérieur

Afin de donner vie aux personnages qui apparaissent et qui apparaitront au fur et à mesure de ces déambulations fribourgeoises, voici leur portrait en creux selon la méthode de Bernard-Marie Koltès, objet d’une proposition d’écriture de François Bon dans son atelier « vies, visages, situations, personnages ». Caroline Lisse et blanche, l’œil fendu de vert, des rougeursLire la suite « En leur for intérieur »

La belle sans le clochard

Elle a l’œil collé à la fenêtre. Elle regarde la route. Elle hait les routes – les routes vides les routes nues les culs-de-sac – horrible expression les culs-de-sac – elle déteste les impasses les tunnels les passages sous voie – horrible expression aussi passages sous voie – elle ne supporte plus les routes deLire la suite « La belle sans le clochard »

La belle et le clochard

Rêve de Vignettaz : une balançoire, un étendoir à linge parapluie, une haie vive, le chant du merle, une raquette de ping-pong abandonnée. Des enfants jouent. Ils ne crient pas. Dors. Rêve. Il faut. Elle arrive de la véranda. Un tablier. Des gants de cuisine. Roses. Une plaque à gâteau. Un parfum de cannelle. La sensationLire la suite « La belle et le clochard »