Tord hideux, ils ont tronçonné le tilleul de Torry, le tilleul tordu de Torry – c’est terrible – est mort, c’était un tilleul foudroyé, un vieux tilleul solitaire, un sage tilleul qui ne demandait qu’à vieillir en paix. On l’a remplacé par un tilleul enfant qui lui aussi sera remplacé puis remplacé et remplacé encore,Lire la suite « L’arbre de Torry (2) »
Archives de l’auteur : vincentfrancey
L’arbre de Torry
Elle pose son parapluie au pied de l’arbre. L’arbre de Torry. L’arbre du Torry ? Elle arrive à Fribourg. Elle ne sait pas. Un chêne ? Un hêtre ? Un poirier ? Elle n’y connaît rien. Un arbre estropié. Un manchot. La foudre ? La tempête ? L’ouragan ? Elle ne sait pas. Elle arrive à Fribourg. Rase campagne. Un arbre. LeLire la suite « L’arbre de Torry »
Où est passé le Christ ?
Une statue, le Christ du Corcovado, le dos tourné au boulevard, réplique miniature dominant le parc du Domino, rappelant aux clochards sur les bancs le voyage des pauvres de jadis, le bateau au départ d’Estavayer, la fuite, l’Atlantique, Nova Friburgo où les gens s’appellent encore aujourd’hui Aeby, Bavaud, Castella, Dafflon, Esseiva, Francey, Gremaud, Herren, Joye,Lire la suite « Où est passé le Christ ? »
Pause Pérolles
Chers lectrices, chers lecteurs, il est temps de faire une pause, de nous asseoir sur le trottoir et de réfléchir un instant à tout ce fourbi (j’avais écrit fourbu et je le suis). Pérolles, dans mon esprit, ça part dans tous les sens alors que c’est censé aller tout droit ; Pérolles, ça réveille des souvenirsLire la suite « Pause Pérolles »
Les doigts de la ville
Vous êtes arrêté dans une de ces ruelles parallèles au boulevard. Rue de Locarno ? Peut-être. Peu importe. Vous tendez l’oreille. Ce son de clarinette, d’où sort-il ? De quelle fenêtre ? de quel appartement ? de quelle bouche appliquée ? de quelle fille solitaire ? Vous aimeriez sonner aux portes, mais la fille arrêterait de jouer et ce n’est pasLire la suite « Les doigts de la ville »
Les feuilles mortes
Deux collégiens en mode lèche-vitrine bavent devant l’énorme cendrier. Tu crois que ? Trop cher. Même avec. N’y pense même pas. Et la pipe ? Demande à ta. J’en ai pas. Trop cher. Le coupe-cigare ? Trop cher. Alors quoi ? Les fleurs en plastique. Le plastique, c’est fantastique. La pipe en plastique. Demande à ta. Elle voudraLire la suite « Les feuilles mortes »
Pérolles à l’école
Deux amoureux, main dans la main, main sur la jupe, deux amoureux scandaleux marchent à l’aube sur le boulevard. Ils sont beaux. Beaux à double. Avec tout : ils ont tout. Tout pour plaire. Décrire serait souiller. Tous disent : ils ont tout. Toutes disent : ils ont tout. Tout pour plaire. Tout pour plaire à tous. PlaireLire la suite « Pérolles à l’école »
La nuit au bord du lac de Pérolles (dérives)
Ils sont plantés devant La Tabatière. Ils se demandent s’ils ont l’âge. Boîtes de cigares, whiskies millésimés, pipes en bois, cendriers gravés, un vieux Chinois maigrichon immobile derrière son comptoir. Est-ce qu’il les a vus ? Elle se serre contre lui. Il pose la main sur sa jupe. Elle a moins peur. Ils n’osent pas entrer.Lire la suite « La nuit au bord du lac de Pérolles (dérives) »
Le Grand Chelem de Pérolles
Le célèbre Grand Chelem de Pérolles est en théorie simple à réaliser : il s’agit de boire une bière dans chaque bistrot du Boulevard. En pratique, il est fort probable que personne n’y soit jamais parvenu, même si de nombreux vantards affirment le contraire. Les quelques aperçus ci-dessous sont une réécriture d’articles que l’on peutLire la suite « Le Grand Chelem de Pérolles »
De l’autre côté de Fri-Son (variations sur une photo)
De l’autre côté de Fri-Son, en plein jour : Caroline et Sébastien supplantés. Un bloc a poussé, bloc aux fenêtres aléatoires, bloc qui vole plus d’espace au ciel qu’à la terre. La terre : invisible sous la ville. Le ciel : un bloc bleu entre les blocs beiges, rayé de fenêtres aléatoires, ville casse-ciel, reflet dans le vitrage,Lire la suite « De l’autre côté de Fri-Son (variations sur une photo) »