Où est passé le Christ ?

Une statue, le Christ du Corcovado, le dos tourné au boulevard, réplique miniature dominant le parc du Domino, rappelant aux clochards sur les bancs le voyage des pauvres de jadis, le bateau au départ d’Estavayer, la fuite, l’Atlantique, Nova Friburgo où les gens s’appellent encore aujourd’hui Aeby, Bavaud, Castella, Dafflon, Esseiva, Francey, Gremaud, Herren, Joye,Lire la suite « Où est passé le Christ ? »

Pause Pérolles

Chers lectrices, chers lecteurs, il est temps de faire une pause, de nous asseoir sur le trottoir et de réfléchir un instant à tout ce fourbi (j’avais écrit fourbu et je le suis). Pérolles, dans mon esprit, ça part dans tous les sens alors que c’est censé aller tout droit ; Pérolles, ça réveille des souvenirsLire la suite « Pause Pérolles »

Les doigts de la ville

Vous êtes arrêté dans une de ces ruelles parallèles au boulevard. Rue de Locarno ? Peut-être. Peu importe. Vous tendez l’oreille. Ce son de clarinette, d’où sort-il ? De quelle fenêtre ? de quel appartement ? de quelle bouche appliquée ? de quelle fille solitaire ? Vous aimeriez sonner aux portes, mais la fille arrêterait de jouer et ce n’est pasLire la suite « Les doigts de la ville »

Les feuilles mortes

Deux collégiens en mode lèche-vitrine bavent devant l’énorme cendrier. Tu crois que ? Trop cher. Même avec. N’y pense même pas. Et la pipe ? Demande à ta. J’en ai pas. Trop cher. Le coupe-cigare ? Trop cher. Alors quoi ? Les fleurs en plastique. Le plastique, c’est fantastique. La pipe en plastique. Demande à ta. Elle voudraLire la suite « Les feuilles mortes »

Pérolles à l’école

Deux amoureux, main dans la main, main sur la jupe, deux amoureux scandaleux marchent à l’aube sur le boulevard. Ils sont beaux. Beaux à double. Avec tout : ils ont tout. Tout pour plaire. Décrire serait souiller. Tous disent : ils ont tout. Toutes disent : ils ont tout. Tout pour plaire. Tout pour plaire à tous. PlaireLire la suite « Pérolles à l’école »

La nuit au bord du lac de Pérolles (dérives)

Ils sont plantés devant La Tabatière. Ils se demandent s’ils ont l’âge. Boîtes de cigares, whiskies millésimés, pipes en bois, cendriers gravés, un vieux Chinois maigrichon immobile derrière son comptoir. Est-ce qu’il les a vus ? Elle se serre contre lui. Il pose la main sur sa jupe. Elle a moins peur. Ils n’osent pas entrer.Lire la suite « La nuit au bord du lac de Pérolles (dérives) »

Le Grand Chelem de Pérolles

Le célèbre Grand Chelem de Pérolles est en théorie simple à réaliser : il s’agit de boire une bière dans chaque bistrot du Boulevard. En pratique, il est fort probable que personne n’y soit jamais parvenu, même si de nombreux vantards affirment le contraire. Les quelques aperçus ci-dessous sont une réécriture d’articles que l’on peutLire la suite « Le Grand Chelem de Pérolles »

De l’autre côté de Fri-Son (variations sur une photo)

De l’autre côté de Fri-Son, en plein jour : Caroline et Sébastien supplantés. Un bloc a poussé, bloc aux fenêtres aléatoires, bloc qui vole plus d’espace au ciel qu’à la terre. La terre : invisible sous la ville. Le ciel : un bloc bleu entre les blocs beiges, rayé de fenêtres aléatoires, ville casse-ciel, reflet dans le vitrage,Lire la suite « De l’autre côté de Fri-Son (variations sur une photo) »

Pérolles après la pluie

Après la pluie : le vent. Les affiches du boulevard se décollèrent et les candidats démocrates chrétiens dénouèrent leur cravate pour chanter sous la pluie les parapluies de Fribourg. La cloche du Christ-Roi : combien de coups ? En écho, toutes les églises de la ville. On sonne l’heure pendant dix minutes à Fribourg. Le temps flotte dans leLire la suite « Pérolles après la pluie »

Retour à Sainte-Croix

Le banc rouge où j’avais cru écrire était toujours rouge. Le préau brinquebalait. On lui avait mis des serre-joints pour qu’il ne s’effondre pas. Personne pour s’y appuyer, pas même Lucien le matin clope au bec, taiseux, maigre et philosophe. La porte de l’école : fermée. Qu’avais-je écrit ce jour-là ? Je m’assis sur le banc rouge.Lire la suite « Retour à Sainte-Croix »